annexes

 

 

Via-ferrata

 

 

LA CHAPELLE SCROVEGNI

PADOUE

 

    C’est un édifice petit et simple en briques dont on ignore l’identité de l’architecte ; quelques critiques ont proposé Giovanni degli Eremitani, d’autres Giotto. Il fut commandé par Enrico Scrovegni, peut-être en suffrage de l’âme de son père Reginaldo, devenu célèbre grâce aux vers de Dante qui dans le chant XVII de l’Enfer l’accuse d’usure, et en même temps pour éloigner tout risque de connaître le même destin, puisqu’il pouvait, lui aussi, être soupçonné d’usure. En effet, dans la scène de la dédicace de la Chapelle à la Vierge, dans le Jugement Dernier, Enrico se présente habillé en violet, couleur de la pénitence, pendant qu’il rend symboliquement, avec ce cadeau, tout ce qu’il avait gagné avec l’usure.

    Commencée en 1303, l’église fut consacrée le 25 mars 1305 et dédiée à la Vierge de l’Annonciation. Elle devait être utilisée comme chapelle funéraire (Enrico Scrovegni, sa femme et deux neveux y sont ensevelis) et seigneuriale, car elle était reliée au palais que les Scrovegni avaient fait construire à l’intérieur de l’Arena, dont le terrain avait été acheté de la famille Dalesmanini le 6 février 1300.

    Le palais, devenu ensuite propriété des Foscari, fut démoli en 1827.

    La façade, au toit à deux pentes, est marquée dans la partie supérieure par des arcatures et par une fenêtre à trois ouvertures ogivales, dans la partie inférieure par un portail dont l’archivolte est en briques alternées, blanches et rougeâtres ; le long du côté Sud se succèdent six hautes fenêtres à une seule ouverture. L’intérieur, formé d'une nef avec voûte en berceau, est divisé par deux petits autels latéraux. Pour des critiques ils auraient été placés à la suite d’un remaniement; pour d’autres ils auraient été disposés comme ambons pour séparer la partie réservée aux fidèles de celle de la famille Scrovegni, qui y accédait par une petite porte à l’extrémité du côté Nord. Sur le fond une absidiole polygonale garde le sarcophage d’Enrico Scrovegni (+ 1336), attribué à Andriolo de’ Santi; alors que sur l’autel sont situés deux Anges porte-cierges et la Vierge à l’Enfant de Giovanni Pisano.

    Pour peindre à fresque l’intérieur de l’église Enrico Scrovegni appela Giotto, qui dans ce cycle pictural parvint à sa pleine maturité artistique, marquant ” l’un des faits principaux de l’histoire de la peinture occidentale”.

    L’intervention de l’artiste toscan est documentée par une tradition unanime, dont les premiers témoignages remontent aux premières décennies du XIVe s. En revanche, les critiques se trouvent en désaccord sur la date de la décoration, même si on accepte l’an 1305 comme celui de la consécration de l’édifice, car il est appuyé sur une délibération du Maggior Consiglio de Venise où l’on approuve, le 16 mars 1305, le prêt à Enrico Scrovegni de quelques parements d’autel de la basilique de San Marco, pour la consécration de sa chapelle à Padoue. Il est donc probable qu’à cette date la décoration de l’église avait bien avancée.

 

Via-ferrata

 

 

 

 

VIA FERRATA DE LA TOUR DU JALOUVRE

LE GRAND BORNAND

 

 Légende

 

 

 

ACCÈS : Depuis le Chinaillon, direction Col de la Colombière.

Le départ de la marche d’approche se situe à partir du panneau, en bordure de la route. Après 20 à 30 mn, on aborde la première partie par un cheminement en traversée en ascendance à gauche, une succession de terrasses en bon rocher amène à l’Arche du Bouquetin avant le passage clé, constitué par un léger dévers, franchi par petits échelons, imposant des gestes s’apparentant à ceux de l’escalade; c’est le dévers du “Cul Tourné”. Après une montée rocheuse, puis un cheminement facile, on traverse en direction de la Tour.

On peut interrompre l’itinéraire par la “Sortie à Fred”, empruntant une vire commode puis une courte descente sur échelons.

L’accès à la Tour s’effectue par la passerelle du Gypaète de 16 m de longueur; très aérienne, dominée par un beau pilier raide que l’on franchit avec de très fortes sensations: c’est “le pilier des courants d’air”. Une grande traversée rocheuse bordant la face, ponctuée par une passerelle sur un demi-tronc de mélèze, peut créer quelques émotions. Une grande arête facile et esthétique donne ensuite accès au sommet de la Tour

Le retour s ‘effectue d’abord par une grande traversée dans la face du Jalouvre, au bout de laquelle on parvient à un couloir raide équipé d'un câble pour arriver à la Combe du Rasoir où l’on rejoint un bon sentier (Attention neige en début de saison)

DIFFICULTÉ : Liée essentiellement à la longueur importante de l’itinéraire, l’engagement représenté après le franchissement de la passerelle et le retour pouvant être délicat en début de saison.

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 DOLOMIEU (D. de)

DOLOMIEU DIEUDONNÉ DE GRATET DE (1750 -1801)

 

Géologue dauphinois, Dolomieu a donné son nom aux Dolomites, dans le Trentin. Issu d’une vieille famille dauphinoise, cadet de dix enfants, il est admis, dès l’âge de deux ans, au titre de chevalier de Malte. Son enfance s’écoule près de la nature, dans son Dauphiné natal qu’il doit quitter, à la suite d’un duel, pour se réfugier à Paris, où s’affirment son goût et sa vocation pour les sciences naturelles.

Après de multiples péripéties dans l’île de Malte, de retour en France, il entre en garnison, à Metz, et suit des cours de physique et de chimie, qui auront une grande influence sur l’orientation de sa carrière scientifique. Dans cette même ville, il rencontre La Rochefoucauld qui l’orientera vers la minéralogie. Ses premiers mémoires traitent de géochimie: Formation des silex de la craie ; Nitrification, altération superficielle des minerais bretons .

En 1775, Dolomieu publie son premier travail sur la pesanteur des corps, résultat d’observations faites aux mines de Bretagne. L’année suivante, il prépare une exploration géologique en Sicile et à Malte qu’il veut transformer en base pour les expéditions qu’il projette de faire. En 1778, il part en expédition au Portugal et il trouve près de Lisbonne des traces d’activité volcanique; cette observation décide définitivement de sa carrière de géologue. Il est alors attaché comme correspondant à l’Académie des sciences.

Il est bientôt rayé des cadres de l’ordre de Malte et quitte définitivement le service actif; il se lance à corps perdu dans l’exploration de la Sicile et des Pyrénées, où il découvre les gîtes minéraux de la vallée de Barèges

Il s’intéresse aussi beaucoup à la volcanologie et, dans la querelle scientifique qui agite alors l’époque, il se place du côté des vulcanistes (qui attachent une origine ignée aux laves) contre Werner (qui imagine une origine aqueuse). C’est à Dolomieu que nous devons les premières descriptions correctes des salses, si nombreux en Sicile occidentale.

En 1783, il publie les résultats de son voyage à Lipari, où l’on trouve de nombreuses descriptions correctes de phénomènes volcaniques. Il a abondamment décrit les produits de projection volcanique et, en 1788, alors que sa vie privée est très agitée, il publie des mémoires sur les ponces et un catalogue sur les produits volcaniques de l’Etna.

De cette période ressort son mémoire de prédilection, Distribution méthodique de toutes les matières dont l’accumulation forme les montagnes volcaniques , où il jette les bases des classifications modernes des laves, qui utilisent comme critères la nature de la pâte et ses rapports avec les porphyroblastes.

De toute sa vie aventureuse et de ses voyages, Dolomieu ramène une collection minéralogique prodigieuse, qui sera répartie, à sa mort, entre l’École des mines et le Muséum d’histoire naturelle de Paris. Révolutionnaire ardent, il est très vite écœuré par les massacres de Septembre et, malgré des conditions précaires, il continue de travailler, avec cette ardeur qui le galvanise pendant les périodes difficiles. En 1791, il met en évidence, dans le Trentin, la nature chimique des dolomies.

Sa réputation scientifique ne cesse de croître et il est désigné, en 1794, comme professeur aux écoles centrales de la Convention, puis, en 1795, il est nommé inspecteur du corps des Mines, où l’enseignement de la géologie et de la minéralogie lui est aussi confié.

Dolomieu, amené à effectuer de nombreux voyages en tant qu’ingénieur des mines, va concevoir, au cours d’une de ses expéditions, dès 1794, une théorie sur la structure des Alpes, qui le classera, par la suite, parmi les précurseurs des idées modernes sur la formation des chaînes de montagnes. Dolomieu est appelé, un peu plus tard, à participer à l’expédition de Bonaparte en Égypte, à la suite de laquelle il sera capturé; emprisonné à Messine, il aura l’énergie d’écrire, avec des moyens de fortune, son dernier ouvrage, Sur la philosophie minéralogique et sur l’espèce minérale , qui paraîtra l’année même de sa mort à son retour en France (1801).

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