Saint-André-les-Alpes

Les 17, 18 et 19 mars 2017

                                           

 


 

J'ai bien fait de poser un jour de congé le vendredi 17 mars. Nous avions rendez-vous en fin de journée à Saint-André-les-Alpes (04) pour le week-end raquettes organisé par Bernard et Michelle.

Nous sommes arrivés les premiers et nous avons fait une petite halte chez eux.  Je voulais voir le fameux hôtel à insectes : du 3 étoiles Mesdames les Araignées et autres Abeilles solitaires !

A 20 h, tout le monde était arrivé, avait pris possession des chambres et nous sommes descendus au restaurant du Clair Logis, notre gîte.

Samedi 8 h30, direction Allos en voiture et début de la randonnée. Premier pas sur la neige, Catherine fait un looping, sans gravité heureusement.

       

Nous montons tranquillement en direction du Lac d'Allos sur un chemin enneigé mais praticable. Je me questionne : vaut-il mieux chausser les raquettes ? Ou les porter sur le dos ? Et je me suis posé la question un long moment...  aucun de mes compagnons ne les a mises, pas même Catherine qui a fait un second looping, sans gravité heureusement. Ils ont plus l'habitude que moi... Je m'enfonce (dans mes pensées et dans la neige). J'hésite... Je m'enfonce encore et zut ! Je chausse ! Je bataille, je lutte, me débats et enfin j'y arrive. Je rattrape le groupe en deux enjambées (ou à peine plus...) et... plus de neige ! Nous sommes sortis de la forêt et nous sommes sur les alpages ensoleillés recouverts d'herbe sèche parsemée de quelques primevères.

Je déchausse...

Plus haut, nous retrouvons de la neige, mais cette fois-ci je mets les raquettes immédiatement. Plus de questions existentielles ! Week-end « raquettes » après tout !

       

Nous peinons, car l'altitude et la neige rendent notre marche plus laborieuse. Enfin, nous approchons du but, et je me réjouis à l'idée de voir enfin le lac d'Allos, qui paraît -il est très beau. Une belle étendue bleue entourée de montagnes et de neige immaculée... et là ! D'un coup... le doute...  en cette saison et à cette altitude, le lac doit encore être gelé donc recouvert de glace, donc, recouvert de neige, donc... blanc ! J'arrive au col et en effet tout est blanc... Déception... Je fais une belle citadine !

         

             

             

Nous n'avons pas le courage de descendre près du lac et nous le contemplons d'en haut. Petite sieste au passage puis retour. C’est d'un bon pas que nous redescendons, surtout Catherine qui fait un nouveau looping, heureusement sans gravité.

Retour au gîte, douche, repas et bonne nuit les petits !

Dimanche matin, je me lève tôt avec des yeux gonflés… mais vraiment gonflés ! Allergie ? Altitude ?

Nous descendons en voiture vers 9 h au bas du village pour une montée vers les crêtes.

Nous montons dans une pinède qui a dû être magnifique, hélas envahie de chenilles processionnaires (*). Une calamité ! La forêt est dévastée, le sol est recouvert de chenilles descendues des arbres depuis peu. Pas un pas sans risquer de marcher sur un tas ou une procession. D'y penser mes poils se hérissent ! Les leurs aussi d'ailleurs car des démangeaisons et des rougeurs apparaissent sur nos cous, nos bras (voir article plus loin). Certains se prennent pour des mésanges et tentent de les exterminer...

Question parcours, plusieurs plans sont envisageables. Plan A, nous allons jusqu'en haut, sur la crête. Plan B, nous restons plus bas sur une route forestière.  A la majorité, c'est le B qui l'emporte. Pas de crêtes, mais des chenilles... Dire qu'elles deviendront des papillons de nuit..

     

Gros stress à l'heure de repas pour trouver un endroit ombragé sans ces affreuses bestioles... Quelques cris « Ah ! Y'en a ici ! » ou bien : « Berk ! Je ne les avais pas vues ! » et encore : « Aahh ! Y'a une chenille qui a fait un looping sur mon tricot, sans gravité heureusement ! »

La rando se termine assez tôt, nous retournons au gîte pour un petit goûter et nous changer puis nous repartons vers Marseille.

Un grand merci à Bernard et Michelle pour ce week-end.

Ont participé Valérie A., Marie-Hélène, Michel C., Christine, Josette, Agnès, Valérie C., Christophe, Clara, Michel B., Francine, Jean-Claude, moi-même et Catherine !

       Monique  


(*)  Cycle Biologique de la chenille processionnaire du pin

          

1. A partir de mi juin, un soir d'été, les papillons de la processionnaire sortent de terre. Mâles et femelles s'accouplent, puis les mâles meurent un ou deux jours après.

2. La femelle s'envole et dépose entre 70 et 300 oeufs sur les aiguilles de pin. Puis elle meurt à son tour.

3. Les chenilles éclosent 30 à 45 jours après la ponte. Elles se nourrissent avec les aiguilles du pin, et sont reliées entre elles par un fil de soie.

4. Au cours de leur croissance, les chenilles changent de couleur et se couvrent de plus en plus de poils (jusqu'à 1 million).

5. Les chenilles construisent un abri en soie en automne, sur la branche d'un pin. Elles passent l'hiver dans cet abri, et ne sortent que la nuit pour entretenir leur nid et se nourrir.

6. Au printemps, la colonie conduite par une femelle quitte l'abri et se dirige vers le sol. C'est la procession de nymphose : toutes les chenilles se tiennent les unes aux autres et se déplacent en longue file. Une file peut compter quelques centaines de chenilles. Au bout de plusieurs jours, elles s'arrêtent dans un endroit bien ensoleillé et s'enfouissent dans le sol.

7. Deux semaines plus tard, toujours dans le sol, les processionnaires tissent des cocons individuels et se transforment en chrysalides. Elles restent dans cet état pendant plusieurs mois (ou parfois plusieurs années selon les régions).

8. Au bout de quelques mois, chaque chrysalide se métamorphose en papillon, toujours sous la terre. Et puis, un soir d'été, les papillons sortent de terre...

  Risques pour l’Homme en général et le Randonneur en particulier !  

Les chenilles processionnaires sont recouvertes de poils qui, dispersés par le vent ou par nous même (en essayant de détruire une procession...) peuvent provoquer une irritation chez les personnes (et les animaux).

La survenue d'effets sanitaires n'implique donc pas nécessairement un contactdirect avec les insectes.

      Poils urticants au microscope de la processionnaire du pin      

Ces poils, très légers et fragiles, se détachent très facilement dès que la chenille est inquiétée ou excitée et peuvent être emportés par le vent. Lorsque le poil se brise, dès le premier contact, la substance urticante et allergisante qu'il contient, la « thaumétopoéïne », se libère provoquant des démangeaisons très vives. Ces irritations se caractérisent par des érythèmes ou des éruptions prurigineux accompagnés parfois d'atteintes oculaires ou pulmonaires voire des réactions allergiques plus graves telles que les oedèmes de Quincke ou les chocs anaphylactiques. Les poils sont très présents dans les nids définitifs puisque deux mues y sont effectuées et peuvent rester urticants pendant plusieurs années s'ils sont préservés de l'humidité.

Les symptômes cliniques présentés en cours d'une exposition directe ou indirecte aux chenilles processionnaires sont les suivants :

En cas de contact avec la peau :


        Urticaire provoqué par la processionnaire du pin       

·       Apparition dans les huit heures d'une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons.

·       La réaction se fait sur les parties découvertes de la peau mais aussi sur d'autres parties du corps.

·       Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l'intermédiaire des vêtements.

En cas de contact avec les yeux : Développement après 1 à 4 heures d'une conjonctivite (yeux rouges, douloureux et larmoyants).

En cas de contact par inhalation : Les poils urticants irritent les voies respiratoires. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires.

Source Internet :  chenilles.processionnaires.fr