Dimanche 26 janvier 2020, 16h :

Installée confortablement au chaud et au sec sur mon canapé, face à un feu de cheminée bien agréable, je ne peux m’empêcher de faire le bilan des deux activités pratiquées au cours de ce week-end.


Je pourrais commencer ce compte rendu en écrivant : « Méfiez vous des annonces de sorties... ne les lisez pas en diagonale ! »…

En effet, j’avais très rapidement lu la promesse écrite de Jean-François concernant une petite virée vélo de 22 Km au départ d’Eguilles vers les 4 termes A/R.

Il avait plu la veille au soir ainsi que toute la nuit du vendredi au samedi. Et là en ce samedi matin, la météo nous offrait quelques heures de répit, il fallait donc en profiter. Alors, chemin faisant, le circuit prévu, s’est vu augmenté de quelques kilomètres...Tout en douceur et façon démocratie participative, JF nous dit que si on tourne à droite à ce croisement, on évite une longue ligne droite et on profite de passer par Lambesc, la Barben ...

  

« C’est joli Lambesc, vous connaissez ?... on va pas rentrer tout de suite quand même, il est trop tôt ! »

Et là bien sûr, il touche notre corde sensible que je nommerais « le syndrome du rat mort » (si cher à Michel Benoit).

Personne n’a pouffé mot pour contredire cette modification de parcours...bien au contraire on pensait tous tout bas « on ne va pas faire que 22 Km quand même ! On n’est pas des rats morts ».

Par voie de conséquence, nous avons suivi bien sagement JF…

Bon, Hélène, elle n’a pas trop le choix puisqu’elle partage le tandem avec JF ;

Restait Alain, Marie Pierre et moi qui avons sagement ou lâchement suivi les indications de ce nouvel itinéraire.

Et cette belle rallonge nous a fait passer par St Cannat, Lambesc, le château de la Barben, le zoo de la Barben, les 4 termes, avant de terminer par une LONGUE ligne droite pour revenir à Eguilles, notre point de départ matinal.

Total de la petite sortie vélo : 40 Km bon poids au lieu de 22 Km.

A la décharge de JF, et si on relit bien l’annonce de son activité, il avait écrit : « Eguilles, les 4 Termes, 22 Km (peut être un peu plus), 200 m D+ (ou un peu plus).

Tout était écrit !!!!

Trop fort ce JF ! Il devrait faire de la politique …

T’inquiète pas JF, on n’est pas rancuniers et on continuera à participer à tes sorties vélos.

Bises

Ton fan club vélo (Mireille, Marie-Pierre, Alain...et les autres qui étaient absents ce jour là).


Dans un autre style que le samedi, le dimanche n’a pas été mal non plus.

Malgré une météo qui devait « un peu » se gâter en début d’après midi, la sortie n’a pas été annulée et quelque chose d’indicible, dont je vous parlerai plus loin, m’a quand même poussée à participer à cette randonnée.

A 9h30 pétantes, les 6 participants (Serge compris), se retrouvent à la Madrague de Montredon.

Changement de programme, Serge nous propose de partir de Callelongue car nous sommes des marcheurs de bon niveau (Lilou, Catherine, Geneviève et une autre nouvelle, Serge et moi).

Regroupés dans deux voitures, nous rejoignons Callelongue. Serge est un peu remonté (c’est un faible mot) par l’opération « arrachage de plantes exotiques envahissantes ». (telles que les agaves américaines, les figuiers de Barbaries, les griffes de sorcières, ou luzernes arborescentes qui perturbent la biodiversité des Calanques) organisée par le Parc National au Mont Rose dans cadre du programme Life Habitat Calanques.

 

      

Je tente de lui expliquer les tenants et les aboutissants de ce type d’opération dont l’objectif est de redonner de la place et de l’espace à des plantes locales et protégées telle que :

La Passerine tartonraire, (Thymelaea tartonraira)

La Passerine hirsute (Thymelaea hirsuta)

Le Plantain à feuille en alène (Plantago subulata)

La Saladelle naine de Provence (Limonium pseudominutum) pour ne citer que quelques unes des 20 espèces de plantes rares et caractéristiques des îles et zones littorales marseillaises bénéficiant d’une protection régionale ou nationale.

...mais il ne veut rien entendre !

Afin de mieux comprendre la problématique, je vous renvoie au site du Parc National des Calanques sur le thème des espèces envahissantes, dont je vous cite les deux premiers paragraphes ci-dessous :

Une « relation » particulière entre l’homme et les plantes envahissantes

La particularité du littoral provençal est d’avoir une végétation adaptée aux conditions climatiques et édaphiques (relatif à la nature du sol) qui se trouve totalement desséchée en période estivale pour survivre.

Les espèces envahissantes, qui présentent pour la plupart des fleurs chatoyantes, ont été introduites par l’homme pour décorer les jardins, offrant ainsi aux paysages une couverture végétale et florale colorée en été.

Une menace pour les espèces locales

A terre, ces espèces introduites résistent aux conditions de vie difficiles du littoral méditerranéen : sécheresse, vent, embruns... Se propageant rapidement, elles sont en compétition avec les plantes locales dites "indigènes".

En mer, elles n'ont que très peu de prédateurs et des modes de reproduction propices à leur extension accélérée.

Après la destruction des milieux naturels, la prolifération d’espèces exotiques est considérée comme l’une des causes majeures de perte de biodiversité dans le monde.

…………………………...

Arrivés à Callelongue, changement de sujet, nous attaquons d’un pas bien décidé la montée vers le pas de la demi-lune…

Je l’ai déjà faite au moins deux fois cette montée, mais c’est bizarre, je ne reconnais pas le sentier emprunté...un passage plutôt vertical, le bien nommé « Pas de géant » me met la puce à l’oreille et les jambes à l’envers !

Je demande à Serge s’il n’y a pas un autre sentier pour accéder au pas de la demi-lune, il me répond que oui mais que cet autre sentier est trop facile !

Argh !!! bien sûr suis-je bête ! Pourquoi prendre un sentier facile, alors qu’il y a un sentier bien plus difficile juste à côté !!!

Heureusement l’arrivée là haut sur l’étroite corniche est une véritable récompense pour les yeux (sujets au vertige s’abstenir !), du côté ouest : une partie de l’archipel de Riou avec Maîre et Tiboulen de Maîre, et le quartier de la Madrague de Montredon et du côté Est : le reste de l’archipel de Riou avec Riou, Plane, Jaire…

C’est à ce moment précis que je réalise pourquoi j’aime venir marcher dans les Calanques : pour ce spectacle à chaque fois différent suivant la saison et la lumière qui en découle, mais également pour ces sensations fortes vertigineuses.

Mais aujourd’hui ce spectacle a un goût, une résonance particulière lié à la disparition d’un ancien collègue de travail décédé en début de semaine. A la retraite depuis 25 ans, il avait été chef de culture du jardin botanique de Marseille. Ma première personne ressource en botanique, lorsque j’ai débuté ma carrière à la Direction des Parcs et Jardins, il y a 33 ans.

Botaniste de renom au niveau de la végétation méditerranéenne, connu et reconnu de toutes les associations et sociétés de botanistes de la région et même au-delà , il était d’une grande humilité et d’une compétence inégalable. Les Calanques et tous les massifs autour de Marseille étaient son terrain de jeu. Également amateur et pratiquant d’escalade, il faisait souvent rimer les deux disciplines, ce qui lui permettait de découvrir des spots de plantes qui avaient trouvé refuge loin de tout piétinement.

Pendant quasiment 30 ans, j’ai participé à de nombreuses sorties botaniques avec lui et d’autres collègues de travail. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu’il m’a apportée.

Ce dimanche, chaque coin de rocher, chaque plante, me renvoie une image de lui. En fermant les yeux, j’entends même sa frêle voix savante me susurrer des noms de plante en latin.

Ce dimanche est ma dernière sortie botanique avec lui…

Donc, disais-je, cet accès et ce franchissement du col de la demi-lune est à chaque fois un moment particulier, un peu comme si l’on passait une frontière, avec son lot de contraintes et de difficultés.

Face à nous à présent et au premier plan quelques îles de l’archipel de Riou, au deuxième plan la mer et l’horizon ….et puis la pluie arrivant à toute vitesse sur ce gris horizon.

Nous nous mettons en route vers le col de la Galinette avec l’idée de passer par la calanque de Marseilleveyre et de revenir à Callelongue par le sentier littoral qui est un GR.

Nous avons maintenant l’assurance que dans quelques minutes il vaudrait mieux trouver un abri. Nous commençons par enfiler nos capes et nos vestes et continuons notre chemin prévu...heureusement pour nous, au moment où la pluie redouble de force, nous passons devant une grotte suffisamment grande pour nous abriter tous les 6. (Un ange gardien nous accompagne).

Il n’était que 11h50, un peu tôt pour déjeuner d’autant que Serge avait prévu la pause pique nique à 13h…tant pis ou plutôt tant mieux, il ne faut pas rater cette occasion.

La pluie, le vent et la grêle se déchaînent pendant presque une heure, juste le temps pour nous de profiter de notre pique nique bien au sec !

Une fois le pique nique terminé et les éléments un peu calmés, nous décidons de rentrer par le chemin de plus court. Exit le col de la Galinette, les rochers sont devenus trop glissants, il faut éviter les pentes rocheuses trop raides, d’autant qu’il pleut encore un peu. Face à nous, le sentier qui descend dans le vallon de la Mounine, nous tend les bras, nous le prenons avec joie pour rejoindre le GR et revenir à Callelongue par le bord de mer.

Serge veut tout de même finir en beauté cette journée incomplète et aimerait bien nous montrer une grotte au bord de l’eau, il peine un peu à retrouver son accès, ça glisse et c’est compliqué... finalement ce sera pour une prochaine fois.

Il n’est pas encore 14h lorsque nous rejoignons les voitures, nous sommes un peu humides mais ça aurait pu être pire.

Merci Serge pour cette belle randonnée ; On prend RDV pour la suite, on veut la voir cette grotte !

 

A Robert Giraud     

 

MIREILLE