Rando vélo en Ardèche

Jeudi 5 mai - dimanche 8 mai 2022

[ Organisé par Clara, raconté et photographié par Noëlle ]


Les photos des    :     Jeudi    //   Vendredi     //   Samedi    //    Dimanche


 

 

Jour 1 : jeudi 5 mai   

Les 18 participants doivent se retrouver à Tournon, au départ du petit train de l’Ardèche qui les conduira jusqu’à Lamastre où débutera la rando vélo.

Malgré les nombreux échanges avec Clara, notre organisatrice hors pair,  certains (en fait seulement deux), vont arriver à Lamastre !!! Quelle honte !!!

Ainsi, ne me demandez pas de décrire le fameux petit train de l’Ardèche que je n’ai pas pris, ni Jean-Claude, du reste, que j’ai entraîné dans cette aventure peu glorieuse…Et un grand merci à Clara qui s’est quand même débrouillée pour revendre nos places (train + vélo) à deux Anglais !

Je peux seulement dire que ce petit train touristique était archi bondé, et que ça allait du troisième âge en quête du bus pour rejoindre le restaurant clou de la journée, aux cyclistes tous fébriles à l’idée d’enfourcher les vélos !

Et ainsi notre groupe surgit au milieu d’autres encasqués et cuissardisés.

S’en suit une conversation animée, où il est question de voitures bien garées à Tournon, d’une autre solitaire à Lamastre et qui ne peut passer la semaine ainsi, d’un tandem troqué contre un VTT, d’une voiture suiveuse avec une Hélène récemment covidée : on va ramener la voiture à Tournon, remonter en vélo, mettre le vélo dans la voiture d’Hélène, ou alors le tandem… Bref, je ne suis plus sûre que le nombre de vélos soit en totale bijection avec le nombre de participants…

Jean-François et Jean-Claude nous quittent donc momentanément. Ils rejoindront le groupe plus tard, l’un avec ses mollets d’acier et l’autre dont on sait que les jambes ne fléchiront pas, car son vélo a beaucoup de ressources !

Il ne pleut pas, la petite troupe s’élance… jusqu’à l’aire de pique-nique.

On se compte et se recompte, manège récurrent dans les sorties. Il en manque un. Et l’on voit arriver Francis, avec un vélo électrique flambant neuf. Ainsi nous ne verrons pas Francis tous les soirs comme nous en avions l’habitude, avec sa chambre à air autour du cou pour réparer après la crevaison du jour, nous n’entendrons plus son dérailleur couiner à chaque grimpette, cela va nous manquer … Pour l’heure, un panier ne veut pas se fixer sur le porte-bagage du nouveau vélo. Mais un Benoit reste un Benoit Mac Gyver et nous sommes vite prêts à attaquer !

La Dolce-Via est un chemin de terre, bien dur, bien praticable, mais redoutable pour les pneus fins des vélos de route. De temps en temps, il se transforme en un ruban  couvert de bitume, pour la grande joie de nos popotins secoués. La campagne est magnifique en cette saison, des lilas odorants succèdent aux genêts éblouissants, et les prairies sont couvertes de fleurs des champs multicolores. Nous faisons souvent des pauses, les vélos électriques et les sportifs de haut niveau  attendent devant. Devant une très belle maison de pierre au jardin fleuri, Marie Pierre, sans doute subjuguée par la beauté des lieux, chute. Heureusement, elle n’a qu’une petite blessure au menton. Nous sommes confortés dans l’idée que ces chemins de terre cahoteux ne sont pas adaptés aux vélos de route. La reprise est dure. De temps en temps le chemin grimpe un peu et Patricia, Francine,  Michelle ou Christine remontent la file des vélos, chacune à son rythme propre. Francine et Christine très cool et très régulières, Michelle le port altier, Patricia beaucoup plus speedée qui double plus vite non sans avoir un peu discuté le coup avec ceux ou celles dont le souffle résiste. Et ça me rappelle le Périgord où Michel C, batterie greffée dans les mollets, arrivait en haut des côtes pas du tout essoufflé et en ayant discuté tout du long !

Nous traversons quelques tunnels et nos deux comparses  JF et JC nous rejoignent vers la fin du périple, avant d’arriver au Cheylard vers 16 h sous une petite pluie fine. L’hôtel est encore fermé, nous filons vers un bar pour nous réchauffer. C’est très curieux, la majorité des hommes se réchauffe à la bière pendant que les femmes optent pour un chocolat chaud. C’est une constatation très genrée, je l’avoue !

Après le bar, l’hôtel ! le dîner est servi à 19 h 15, cela nous convient parfaitement après ces vingt premiers kilomètres qui nous laissent un peu fatigués.

Avec un enthousiasme collectif, nous commandons le « Castagnou » apéro local à la châtaigne, vivement conseillé par notre aubergiste : après dégustation et réflexion, l’enthousiasme  retombe : pas sûr que nous récidivions demain.

Repas copieux : un frito-misto façon Aubrac. Késaco ? Des gnocchis à la truffe qui sont remplacés pour certains par des frites, des brochettes qui doivent être bleues saignantes, à point, ou bien cuites. Nous sommes 18 et il n’y aura guère d’erreur ! Le vin rouge de l’Ardèche aidant, le cercle littéraire des buveurs de castagnou se crée et les conversations se croisent. Quelques-uns échangent autour des derniers livres lus : Dicker, Lemaitre, Mathieu. On parle aussi de la nouvelle émission d’Ardisson, d’autres font rentrer des ballons gonflés à l’hélium dans des cages en Plexiglas pendant que des plumes et du plomb chutent ensemble dans le vide…

 « Tu reprendras bien un petit verre de rouge ? … »

Et on trinque à la santé de Jacqueline  qui a … ans, aujourd’hui !

Fin de la journée et dodo.

 

 Photos du premier jour

 

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Jour 2 : vendredi 6 mai   

Après un petit déjeuner pantagruelicogargantuesque, nous voilà tous prêts à 9 h 30 comme convenu la veille. Nous pouvons laisser nos affaires à l’hôtel puisque aujourd’hui c’est un AR de 50 kms au programme. Nos sacoches seront légères avec seulement le pique-nique et de quoi se couvrir, car la météo du matin est digne d’un début mars.

La côte sera continue pendant 25 kms avec une pente moyenne de 2,4 % pour atteindre Saint Agrève, puis la récompense sera la descente de ces 25 kms. Nous sommes motivés.

Et en effet, la grimpette annoncée est là dès le début, avec cependant quelques faux plats qui nous permettent de récupérer un peu. A 10h30, une magnifique terrasse de café sous un petit rayon de soleil nous tend les bras. C’est un peu tôt pour le café, mais nos expériences passées, douloureuses dans le Périgord, nous incitent à ne pas refuser cette opportunité. Le patron est réunionnais et fan du PSG, les footeux, Raymond et Jacques en tête,  discutent le coup, gentiment, presque ils seraient d’accord !

…Le chemin devient de plus en plus difficile, car la pente a beau être régulière et douce, il n’y a plus de faux plats, il n’y en aura plus jusqu’à St. Agrève et nous pédalons, nous pédalons… Malgré les nuages et le froid, nous restons  sensibles à la beauté de la nature et des paysages. Nous longeons la vallée de l’Eyrieux dont nous admirons les méandres en contrebas. Il y a parfois des plages de sable fin, et nous comprenons la proposition de Clara de prendre nos maillots de bain. Mais la température  proche de 13 degrés, et celle, la fameuse ressentie, bien inférieure, n’incitent pas à la baignade. Viaducs, tunnels, viaducs, tunnels, le chemin serpente au milieu des fleurs. Marie Pierre et Clara s’arrêtent pour remplir des sacs avec des feuilles de cerisiers : parait que ça fera un bon guignolet plus tard.

Vers 14 h, la troupe frigorifiée et prête pour la fashion-week, fait une entrée triomphale au troquet de Saint Agrève : superposition de K-ways pour Hélène, bonnet de rappeur sous le casque pour Jean-Claude. Quel dommage que la presse ait annulé !

Après une étude comparative des chocolats chauds de Saint Agrève et du Cheylard,  nous amorçons la descente vers 14 h 30. Et à 16 h, chacun range son vélo dans le garage. 4 h 30 de montée (D’accord avec une pause-déjeuner de 30 minutes) pour 1 h 30 de descente ! Il faisait tellement froid que l’on n’a pas dégusté cette descente à sa juste valeur…

Pour notre dernière soirée dans cet hôtel, notre cuisinier nous a préparé une surprise : repas d’inspiration toscane, apprécié de tous.

 

 Photos de l'aller retour sur Saint Agrève

 

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Jour 3 : samedi 7 mai   

Départ un peu retardé vers 10 h car au Cheylard, grand carrefour de l’Europe, se trouve l’usine « les Georgettes » : bijoux fantaisie. Quelques filles s’y rendent pour le plaisir des yeux ou carrément quelques achats. Michelle y trouve son bonheur, ou plutôt celui de sa belle-fille.

Nous partons sous le soleil, tant apprécié après la journée maussade de la veille. Tout le monde est en forme après une bonne nuit de sommeil, lesté par le repas italien bien arrosé.

L’étape du jour est très agréable, quasiment toute en descente le long de l’Eyrieux, pour rejoindre Saint-Laurent-du-Pape à quelques kilomètres de La Voulte.

Le paysage est magnifique sous le soleil, nous passons sous des tunnels d’acacias et des flocons odorants de fleurs voltigent sous la légère brise.

La nature est un temple dans lequel les parfums, les couleurs et les sons se répondent (Merci Charles B). Et notre petite cohorte se fond dans cette nature.

Pas d’arrêt café aujourd’hui, mais par contre un très joli coin de pique-nique au bord de l’Eyrieux, dans une vaste clairière où sont disséminés, ça et là des canoës (ou kayaks ?) multicolores. Nous serons d’ailleurs chassés gentiment de cet endroit propice à la sieste par le propriétaire du lieu, et pendant que quelques jeunes mettent des canoës à l’eau, nous réenfourchons nos vélos.

En route pour de nouvelles aventures ! Nous ne nous lassons pas des paysages. Nos VTT sont solides sur les chemins de terre. Marie-Pierre, qui en a loué un avec assistance électrique, est très contente des sensations procurées. Michel C. est très chanceux avec son vélo de route : une seule crevaison à son actif !

Au détour d’un village paisible, Jacques, toujours serviable lorsqu’il s’agit d’aider les ainés (c’est lui qui l’affirme !) va tailler une blaguette avec trois dames d’âges mûrs sur un banc au soleil. Plus loin, nous prenons un café dans un troquet improbable sur ce chemin. Des tables, des hamacs, des toilettes sèches dans la cabane au fond du jardin, et des jeunes bobos écolos qui nous servent. Le vent s’est levé et un parasol se souviendra de notre passage…

Nous filons le long du chemin et arrivons à Saint-Laurent-du-Pape tôt dans l’après-midi.

Un café nous tend les bras à l’entrée du village. Le sirop du jour, quelques demis, le couronnement de Macron que Clara veut absolument  montrer à  Jacques sur son portable, un jeu de fléchettes  ou à un point près je me faisais payer ma boisson par des jeunes déjà imbibés, le mot du jour du SUTOM que tout le monde cherche, bref un moment bien agréable !

Nous arrivons dans notre B and B vers 16 h. C’est une ancienne magnanerie. La bâtisse est immense et dès l’entrée, nous nous sentons comme chez nous tellement elle est dans son jus comme dans le Périgord. Jean-Claude et Jacques cherchent la chambre aux peluches…

Finalement, cela se complique pour loger et répartir harmonieusement la bande pour la nuit, car il y a des chambres pour 5, d’autres pour 3, pour 2, avec des lits doubles, des lits simples, des lits ni simples ni doubles. Bref, après avoir vérifié que la correspondance cycliste-lit est bien surjective, chacun dépose son barda dans son petit coin douillet, se fait beau avec sa garde-robe tirée de la sacoche, puis file admirer les bambous, les fraisiers sauvages et les cèdres multicentenaires du jardin d’en face.

Le dîner est à 20 h, très tard pour nos jambes fatiguées et nos estomacs vides. Il est composé de pâtes à la bolognaise avec du saumon moelleux parfumé à l’aneth. C’est un mélange surprenant,  peut-être une recette néerlandaise comme notre hôtesse, laquelle a épuisé son capital sourire dans une vie antérieure…

Happy Happy Birthday Patricia qui a … ans aujourd’hui !

Fin de cette journée très agréable. Dodo.

 

 Photos de la descente le long de l'Eyrieux

 

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Jour 4 : dimanche 8 mai   

Départ 8 h 30.

C’est le 8 mai : la quête du déjeuner s’avère délicate, les rares commerces intéressants pour nos papilles sont fermés.

Aujourd’hui, nous abandonnons JF et Hélène qui doivent retrouver leur voiture qui n’est pas garée au même endroit que les notres… Voir Jour1 pour plus de renseignements…

Nous quittons Saint-Laurent-du-Pape, direction la Via Rhôna, pour remonter jusqu’à Saint Jean où sont garées les voitures. Aujourd’hui, le chef est Christophe. Attention ! Nous devons rester sur la voie bleue. Le paysage est différent, nous sommes proches des bords du Rhône, nous croisons plus de vélos, le revêtement de la voie est plus facile pour les pneus.

A Guillerand Granges, où nous comptons prendre notre café quotidien, la population de marcheurs sur la via s’intensifie anormalement et nous tombons sur un grand marché aux fleurs, ponctué de guinguettes où l’odeur de friture couvre allègrement celle des fleurs. Adieu, le café du matin, les conditions ne sont pas requises.

Notre peloton s’effiloche le long du chemin qui serpente à travers vergers et vignes pour arriver au charmant petit village de Châteaubourg. Le vent est de face et nous ralentit un peu. C’est bizarre, en vélo, le vent est toujours de face, non ?

Une heure plus tard, notre chef du jour nous trouve une, prairie-sous-bois-forêt-mi-ombre-mi-soleil, qui nous comble pour pique-niquer.

Après cette halte bénéfique pour nos popotins fatigués au quatrième jour de vélo, nous voici ragaillardis pour terminer en beauté ce périple à Saint-Jean-de-Muzols où nous attendent sagement les voitures.

Certains rentrent directement à Marseille, d’autres doivent repasser rendre le vélo électrique loué pour trois jours, d’autres encore s’évertuent à faire entrer trois vélos entiers dans le coffre d’une seule voiture - les Benoits ne sont jamais en manque de challenge !

Et, finalement beaucoup se retrouvent à la chocolaterie Valrhôna, car ce serait ballot de passer à côté sans s’y arrêter !

Ainsi, s’achève notre périple ardéchois de 4 jours. Le mot du jour du SUTOM était « champion », comme nous tous !

Un grand merci à l’organisation exceptionnelle de notre Clara (et les chics types bien sûr…).

Nous étions 18 participants.

8 vélos avec assistance électrique.

8 vélos sans.

1 tandem.

Il y avait dans le groupe une athlète de grand renom, qui a eu le maillot à pois dans le marais Poitevin, et qui, pour des raisons indépendantes de sa volonté, a dû louer un vélo électrique le deuxième jour. Il nous avait semblé que cette participante, dont les initiales sont MP, mais dont je tairai le nom, était farouchement opposée à cette technologie dénaturant l’effort du cycliste. Il semblerait, à l’heure actuelle, que cette personne ait changé d’avis et, à ce qu’on dit, envisagerait d’en acheter un. Affaire à suivre…

Noëlle    

                           

 

 Photos du retour au point de départ le long du Rhone

 

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