Les iles du Frioul

Journée du dimanche 21 avril 2024

 

Randonnée littéraire et botanique

 

 


 

 RANDONNÉE FRIOUL

par Dany

       Ah ! Le vent !

       C’est lui le seul le maitre de notre randonnée au Frioul. La veille de notre rando « Botanique et littérature », nous étions suspendus au sésame des bateliers : partira, partira pas ? Et nous voilà, dimanche, autorisés par Éole à prendre le bateau qui nous emmène si près de Marseille mais si loin dans le dépaysement.

       Première montée vers une des extrémités de Ratonneau. Chemin faisant, nous découvrons sous les indications de notre botaniste chevronnée, Mireille, des plantes rustiques devant trouver de nombreuses ruses pour s’adapter à ce climat marin, chaud et venteux, au substrat calcaire et à la sécheresse. Bref de quoi se battre pour exister. Quelques noms dansent encore dans ma tête : l’astragale, la passerine, l’hélichryse (immortelle), la saladelle et bien d’autres que ma mémoire capricieuse a cachées et que je ne retrouve pas.

       Premier bout de l’île. Nous contemplons, devant une mer d’un indigo intense, une Marseille insolente, attractive, mais belle, sous les mots d’André Suarès et d’Albert Londres, textes dits par notre poète écrivain Jacques. Et petit à petit nous allons explorer l’île sous toutes ses coutures et échancrures, de Ratonneau à Pomègues. Tantôt penchés pour goûter un brin de ce fenouil anisé et salé tantôt pour écouter Camus et sa passion de la Méditerranée, fusionné aux éléments, confondu de passion et de beauté. Plus loin, savourer Zola faisant la louange de l’olivier, nous révélant la tendresse de cet arbre et les amours qu’il peut abriter.

       D’un chemin à l’autre, d’une montée ardue à une descente pierreuse, flore, textes et musiques nous accompagnent.

       Éole rebelle et virulent ne nous empêchera pas, opiniâtres randonneurs, de rejoindre une autre extrémité de l’île où les rochers fouettés d’écume admirent comme nous, au loin, le majestueux et indispensable phare de Planier. Là, ivres de vent et de sérénité nous entendons « Je prends la force de la mer » de Jacques Chauvin suivi d’un chant grec interprété par Dany.

       Nous redescendons vers le port, chacun dans nos pensées égrenant peu de paroles, imaginant que nous faisons corps avec ces plantes endémiques robustes, cette roche inaltérable, cette mer impétueuse et ce vent indomptable. Tous ces éléments sont autour de nous, avec nous, en nous.

Ne sommes-nous pas comme eux ? Ne sont-ils pas comme nous ? N’est-ce pas cela la vie !

Dany CASTAING

21 avril 2024

 

 

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 LES ÎLES DU VENT

par Hélène

C’est avec enthousiasme que je m’étais inscrite à la randonnée botanico littéraire du Frioul. Celle-ci, préparée avec soin par Mireille et Jacques était inscrite au programme pour l’année de l’anniversaire des 70 ans du club.

Se rendre sur les îles du Frioul, c’est aller au devant d’un ailleurs méditerranéen où la magie opère à chaque fois, en ce qui me concerne.  J’avais hâte de découvrir les textes choisis par Jacques et je me persuadais que je pourrais retenir quelques noms de plantes données par Mireille.

La traversée s’est faite sans problème. Ce matin-là, le vent n’était pas fort.

 

VIDEO

Nous sommes dans la période de nidification des goélands. C’est un sacré spectacle de les voir voler par centaines, portés par le vent. Quelques femelles sont au sol veillant sur leur œuf. Nous les avons dérangées et certaines ont piaillé allègrement, mais sans agressivité de leur part. Juste pour montrer l’expression de leur mécontentement.

Le Frioul, c’est le royaume des plantes avec 350 espèces dont 20 protégées. Elles se sont adaptées à la sécheresse, au vent, au sel. Les pins poussent couchés, c’est une des curiosités à observer. L’ eau y est cristalline, avec des couleurs magnifiques.

Je redécouvre ou découvre le perce-pierre ou fenouil de mer, l’astérisque maritime, la cinéraire, le raisin de mer, le pistachier lentisque …  Mireille nous a fait sentir, toucher, goûter les plantes. Elle nous a sensibilisés à leur adaptation au manque d’eau et à la présence des vents et du sel.

L’aspect historique n’a pas été oublié. Les îles  du Frioul sont composées de 4 îles : Pomègues, Ratonneau, Tiloulen de Ratonneau et If. Elles ont un passé militaire et furent un lieu de quarantaine. Les Marseillais connaissent tous l’hôpital Caroline, au moins de nom.

On s’est délecté aussi de la partie littéraire que Jacques nous a proposée. Les textes choisis par lui, portés par le vent nous ont enchantés. Marseille fut sublimée par sa voix dans ces lieux propices à la rêverie et à l’émotion. Nous n’oublierons pas non plus, le chant à capela de Dany.

La randonnée de la journée m’a fait découvrir, l’ile de Pomègues et la calanque de la Crine où nous devions pique-niquer. Cette calanque vue de loin est de toute beauté.

Je n’oublierai pas ces moments de lecture de textes d’André Suarès, de Camus et de Zola, par Jacques, accompagnés de chants grecs, kabyle et français (Moustaki, IAM, Idir, Soprano).

J’aurais voulu, encore et encore écouter d’autres  textes et d’autres chants, mais cette parenthèse a dû se refermer.  Le retour en bateau sur une mer un peu houleuse nous fait revenir à la réalité.

J’ai envie pour ma part d’autres aventures de ce genre.

Merci, Président et merci ex-Présidente.

Hélène M.

 

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 PHOTOS de NICOLE

 

 

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