LE LYNX DU TAILLEFER

(Tour du Taillefer – Isère – du 23 au 29 juin 2019)




 

Participants : Marie-Pierre et Alain, Martine, Yveline, Mireille, Michel, Francis, Pierre-André, René, Jacques.


Itinéraire et étapes   


PREAMBULE

Il est toujours difficile de raconter une randonnée,surtout itinérante, si l’on en fait un récit chronologique. On a vite fait de décrire : « Jour 1… Jour 2… », on croirait entendre une chanson- très moyenne à mon goût- de Louane. On peut très vite se perdre dans les « lever aujourd’hui à 6h30, petit-déjeuner à 7, départ à 8… » et on se répète ainsi sept jours durant.

On peut aussi faire un descriptif en heures de marche, en dénivelés positif et négatif, que l’on émaille de quelque incident marquant : « …et en allant se coucher, Yveline fit une chute dramatique ; elle loupa une marche dans le dortoir ! Bilan : entorse de la cheville-pourra-t-elle marcher demain ? … » Tout cela est-il bien intéressant ? Oui, puisque tout ce que je viens déjà d’évoquer est vrai.

Mais je choisis d’arrêter là ce compte-rendu.

Bon.

Puisque vous m’avez demandé de le faire, je vais le faire. En choisissant un point de vue, ou plutôt plusieurs points de vue. De ce que j’ai vécu, vu, ressenti, en espérant que ma plume (plutôt mon clavier) fera résonner quelques souvenirs communs pour le groupe.

Car voilà une difficulté de plus : il faut écrire en faisant revivre la randonnée non seulement pour le groupe mais aussi pour ceux qui n’étaient pas là ! Quand on fait un compte-rendu AN, il faut penser aux autres, pas qu’à soi (moult se sont cassés le stylo sur l’écueil de l’égocentrisme).

Et voilà comment en une demi-page, je réussis l’exploit :

1) de noircir une demi-page qui aurait pu rester blanche.

2) de dégoûter tous.tes les futurs.res randonneurs.ses-écrivain.es  [1] de faire des comptes rendus.

3) d’avoir noirci déjà une demi-page pour ne rien dire et donc vous ne savez toujours rien de cette nouvelle randonnée itinérante AN 2019.

4) de rassurer tous les futurs randonneurs-écrivains désignés volontaires pour faire des comptes rendus : il est facile d’écrire pour ne rien dire, surtout quand au 2), je me suis débrouillé pour rajouter une note de bas de page qui va me permettre de transformer cette demi-page en quasi page.

Oui, bon, mais voilà si j’envoie ce compte-rendu tel quel à Alain, il va me renvoyer à mes chères études…

… et donc…

… voici ce qui s’est réellement passé durant cette randonnée itinérante autour du Taillefer dans le massif de l’Oisans…


JOUR 1 :  [2]   LE PERIER - COL D’ORNON

Dimanche 23 juin

Il  y a plusieurs mois, lorsque Martine, Pierre-André (PA) et Alain nous avaient proposé cette randonnée, nous avions longuement hésité entre la troisième et la quatrième semaine de juin pour finalement choisir cette dernière. Bien nous en prît puisque si la troisième semaine vit s’abattre sur la région force orages de grêle, tempêtes et températures automnales, « notre » semaine, au contraire se para du plus bel anticyclone caniculaire que l’hexagone ait connu depuis longtemps. Et nous quittâmes donc la Provence au moment où celle-ci se préparait à se torréfier à 40-45°.

Le charmant village du Périer, gardien du milieu du versant sud du col d’Ornon, nous accueille donc par une température plus clémente sur son parking de l’église où nous stationnons nos véhicules, dont la « spacieuse » voiture de René, pour cinq jours. Ce parking (qui semble inutilement mentionné ici) connaîtra son heure de suspens à la fin de la randonnée.

Nous devons toutefois attendre encore une heure avant que PA et Michel arrivent à leur tour après un curieux détour par le versant nord du col (il est probable que PA, grand voyageur, ait éprouvé une subite envie d’hémisphère sud, sa boussole lui indiquant donc le nord à la place du sud ceci expliquant cela, etc.)

Bref, ce n’est que vers 11h que le groupe s’ébranle enfin après que PA ait garé sa voiture à l’ombre d’un arbre majestueux (et cela aussi aura son importance, retenez bien, à la fin).

        

La courte étape de l’après-midi nous conduit jusqu’au large col d’Ornon dominant cette superbe vallée en V. Dès ce premier jour, nous nous rendons compte de l’incroyable diversité de la flore et de la faune alpines, curieusement préservées ici alors que les insectes et autres variétés sont irrémédiablement éradiqués de la planète. Dans les champs et les sous-bois, les fleurs aux multiples couleurs pullulent, inlassablement butinées par les bourdons, les abeilles et les papillons (mais oui ! les papillons sont de retour ou alors semblent s’être réfugiés dans cette vallée du bout du monde).

C’est en tout cas ce que me permit d’observer ma solitude dans ma descente du col à la rencontre du groupe montant. Je m’étais effectivement désigné comme premier conducteur de la voiture suiveuse, un rutilant Kangoo bleu qui devait nous accompagner tout au long de notre circuit pour permettre à d’aucun.e.s de faire suivre affaires de toilettes, rasoirs, déodorants, crèmes hydratantes, glacières, bref tout ce qui ne sert à rien en randonnée.

La position de chauffeur de voiture suiveuse n’est pas si négative que ça. Je dis cela pour ceux.celles qui seraient « désigné.e.s » à ce poste à l’avenir. Les chevaux vapeur permettent assez rapidement d’atteindre le point d’arrivée de la journée à partir duquel une marche solitaire à l’envers vous permettra de profiter pleinement du silence de la nature. Vous aurez alors tout le loisir de marcher à votre rythme, de voir par vos propres yeux les paysages traversés, de vous arrêter à loisir pour shooter avec votre appareil photo tel.le fleur, insecte ou torrent. La solitude déroule un autre film de la randonnée.

Au bout de deux heures environ, vous croiserez  le groupe montant ; le repère : le chapeau de PA, déjà en tête. Il sera le signal de la jonction. Vous tournerez les talons et referez le chemin en sens inverse, découvrant une nouvelle vision du paysage. Cette rando « de rattrapage » vous permettra de photographier cette fleur oubliée à l’aller ou de faire partager les joies de votre parcours à vos camarades retrouvé.e.s. Car si la solitude a ses attraits, le partage avec le groupe en a aussi. Chaque individualité se fabrique une randonnée différente et personnelle, avec sa sensibilité propre ; nous sommes un groupe mais nous ne voyons pas la même chose, ne sentons pas les mêmes odeurs. Nous en parlons et attirons l’attention de l’autre sur ce qui aurait pu lui échapper. Là est l’intérêt du groupe : faire émerger la différence. Même si parfois ça parle un peu trop à mon goût, polluant par moment les bruits de la nature.

Marcher à plusieurs réclame aussi d’adapter son pas à celui des autres : vous n’êtes plus dans une marche égoïste mais dans une progression à l’écoute où il est fondamental de savoir gérer l’allure et repérer les défaillances de l’un.e ou de l’autre.

La marche en groupe n’est pas de tout repos.

L’arrivée à l’étape, oui. Surtout quand, dans ce type de randonnée, on retrouve ses bagages, son confort et que le premier réflexe des filles est de commander leur traditionnel « Monaco » (demi-panaché-grenadine), siroté à l’ombre d’un parasol dans des canapés de jardin… Attention ! Ami.e lecteur.trice  [3] (qui te prépare peut-être à suivre le terrible Michel en rando-autonomie en Belledonne), ne crois pas que toutes les « itinérantes » te réservent le même confort : les joies du bivouac seront autres avec douze kilos sur le dos, l’absence totale de mousse à raser ou de crème de jour dans le sac et l’eau des torrents à l’arrivée en guise de « Monaco » ! Là, l’étape au gîte Le Chamois du col d’Ornon, en comparaison, c’est palace !

Surtout quand le chauffeur de la voiture suiveuse a pris soin de monter les sacs de tous.tes à l’étage du gîte où nous attendent nos chambres : cinq voyages, dix-quinze sacs, une centaine de kilos au total : tu croyais te reposer, chauffeur ? Parmi ces sacs j’en ai repéré tout de suite deux dont le poids semble hors gabarit et qui nécessiteraient sans nul doute un supplément dans tous les aéroports du monde. Je les dénonce pour que les coupables se reconnaissent sans que je balance leur identité : un sac jaune « North Face » (qui semble habitué aux voyages lointains – particulièrement en Afrique de l’Ouest- non, non ! je ne balance pas) et un autre sac de voyage, dans les rouges, beaucoup plus mesquin car plus petit mais très… « dense » que j’attribuerais à une femme, habituée à covoiturer d’ordinaire avec un suédois… J’aurai l’occasion plus loin de revenir sur certaine glacière blanche que j’ignorais aujourd’hui.

Les « Monaco » sirotés, les bagages récupérés, vient le grand moment de la répartition des chambres ! (Je fais un peu long aujourd’hui car c’est le premier jour, mais je t’épargnerai, lecteur.trice, ce détail par la suite).

Et c’est un moment crucial dans la randonnée. Car avec QUI tu dors et OÙ tu dors (en haut ? en bas ? dans le cas – fréquent- de lits superposés) va conditionner la qualité de ta nuit et ta forme durant toute la rando. CHOISIS bien ton lit et un non-ronfleur !

Ou alors, « marie-toi, mon vieux, marie-toi » avant de venir en randonnée. Le mariage, au pire le concubinage (accepté par le comité moral d’éthique des AN), te garantit la plupart du temps une chambre double avec grand lit, à l’écart de la plèbe randonneuse. Le problème c’est que si ton partenaire ronfle, tu en as pour la vie alors que les célibataires ne devront souffrir ces bruitages nocturnes que le temps de la rando. Cela valait-il vraiment le coup de franchir le Rubicon de l’amour ?

Pour ma part, je dois avouer que je suis plutôt bien tombé. Non seulement mon compagnon de chambrée ne ronfle pas, mais en plus il ne bouge pas et accepte le lit du haut ! Pour un peu, je l’épouserais. Mais comme je ne veux pas dévoiler son identité, je dirai seulement, pour les plus fins détectives d’entre vous, qu’il s’agit de celui au sac jaune « North Face » hors gabarit voyageant souvent en Afrique de l’Ouest. Autre indice : qu’est-ce qu’il carbure celui-là !

Mais finalement tous.tes furent contents.tes et passèrent une excellente nuit avec une température extérieure de 10-14° quand les Marseillais devaient supporter un 25° nocturne.

Mais avant la nuit, il y eut l’excellent repas servi par notre hôtesse, Madame Bovary.

Au cours de notre périple, je vous parlerai de nos hôtes et hôtesses de nos gîtes. Ils eurent tous.tes une particularité que peut-être mes compagnons de randonnée n’auront pas perçue comme moi, mais tant pis c’est moi qui fais le compte-rendu.

Notre hôtesse du Chamois, donc, dégage une grâce, une douceur et une discrétion que l’on peut apprécier après une journée de marche. Son accueil est sobre, attentionné, efficace. Sa cuisine (je ne vais pas détailler chaque menu !) variée, locale et appropriée à notre effort. Mais derrière tout cela, je décèle une fêlure qui me fait la comparer à l’héroïne de Flaubert. Car « Emma » (Pasquale), apparemment ex-citadine, exhale un regret de sa vie passée frôlant l’ennui dans ce coin de campagne : « pas de théâtre, ou d’opéra ici » lâche-t-elle au passage. Bien entendu, loin de moi l’intention d’assimiler son mari au cocu de Gustave, mais comme un col dans la montagne qui permet de basculer d’un côté ou de l’autre, Emma-Pasquale semble figée dans une instabilité toute provisoire. Au lecteur d’imaginer la suite…

D’un col à un autre, ce sera le programme de demain : du Col d’Ornon à Ornon par le col de Corbière et Villard-Reymond. Il ne faudra pas perdre la tête : celle de Louis XVI…


JOUR 2 :  [4]   COL d’ORNON - ORNON, par Villard-Reymond

Lundi 24 juin

Je décide le lendemain de refaire « voiture suiveuse ». Non que je n’aie pas confiance dans les autres chauffeurs, mais pour les raisons que j’ai évoquées précédemment. Je laisse donc mes compagnons.gnes attaquer le col de Corbière par le versant nord quand pour ma part, je le vaincrai par le sud. Rendez-vous en haut à la Tête de Louis XVI. Curieux nom pour un sommet, nous verrons bien.

      

Après une demi-heure d’une route au parcours particulièrement sinueux, j’atteins le village d’altitude de Villard-Reymond lové sur un large plat au milieu de la montagne. A huit heures du matin, le soleil peine à conquérir l’alpage et il fait un peu frais. Après avoir garé mon Kangoo sur le parking que m’a indiqué à plusieurs reprises Alain sur la carte routière, je commence à marcher avec ma solitude, escorté des bêlements des moutons, nombreux à l’estive et générant des nuages de mouches qui ne font aucune différence entre les ovins et l’humain que je suis (qui s’est pourtant lavé chez les Bovary). Le temps est au beau fixe encore une fois, je bannis donc toute référence météorologique jusqu’à la fin. Très vite j’identifie le profil de Louis XVI dans une avancée rocheuse accrochée au ciel vers 1900 m d’altitude au nord. Mon itinéraire est facile à suivre sur la carte au 1/25000° que m’a prêtée Alain : le moindre torrent, virage ou zigzag du sentier y sont visibles. Par sécurité, mais surtout pour m’assurer que ma science des cartes est toujours actuelle, je consulte celle-ci à chaque point remarquable, précaution totalement inutile par temps clair, vigilance obligée pour le randonneur pris dans le brouillard.

      

Après deux heures de montée rendue très chaude par le soleil inondant la face sud du col de Corbière, véritable drap de lit couvert de fleurs toujours renouvelées (surgissent ici asphodèles, lys blancs, campanules…), je parviens au col. Là-haut sur la droite, un sommet que j’identifie comme la Tête de Louis XVI et… PA qui en descend. Je lui fais signe de la main, il me répond. Nous nous dirigeons l’un vers l’autre… ce n’est pas PA ! Mais un randonneur solitaire inconnu. Je lui demande s’il a vu un groupe : il n’a vu personne. Je m’étonne d’être arrivé si vite et décide de poursuivre jusqu’à la Tête de Louis XVI pour attendre tout le monde. Bien mal me prend : le sentier disparaît vite sous les orties, reines sur la tête royale. Je progresse de plus en plus difficilement sur cette crête qui devient bientôt arête sommitale (ce que j’avais pris pour le sommet n’étant en fait qu’un usurpateur de la tête couronnée) ressemblant de plus en plus à celle du Cervin. Je crois deviner le vrai sommet, fuyant toujours devant moi comme le roi à Varennes, mais pour l’atteindre il me faudra cette fois-ci côtoyer un vide de 300 m qui s’ouvre sur ma droite. Finalement, me disant que c’est Louis ou moi, je me lance et vaincs le monarque. Je peux brandir haut cette tête vaincue dominant les sommets enneigés alentour, témoins de ma victoire : « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine ! » aurait dit louis XVI au bourreau Samson. Ce que je fais en embrassant l’incroyable paysage de la Meije et du Glacier des Deux-Alpes qui me contemplent.

Il est des solitudes en montagne où l’adrénaline démultiplie l’ego. L’essentiel est de savoir redescendre sur terre, ce que peu d’hommes ou femmes politiques savent faire.

Bon ! « Mon » peuple, il est où ? Car c’est bien beau de faire le couillon sur les sommets, mais  faudrait voir à retrouver les copains.ines. J’essaie de joindre Alain au téléphone, mais la 4G ne capte pas en 1793. Je me lance à nouveau dans les orties (j’en sortirai les mollets boursouflés mais ça passe assez vite) et dévale la pente vers le col où… arrive le groupe ! Il n’a jamais été question pour lui de monter à la Tête de Louis XVI ! Ça m’apprendra à mieux écouter Alain quand il donne l’itinéraire !

Nous entamons la re (pour moi)-descente du col de Corbière, retour vers Villard-Reymond, forts d’un effectif renforcé de deux anciens.nes du club venu.e.s de Grenoble faire l’étape avec nous : Francette et Philippe [ Les photos de Philippe pour cette journée en cliquant ici ]. Comme quoi, Amitié & Nature, ça crée des liens.

A Villard-Reymond, Alain et moi laissons filer le groupe dans la descente infernale vers Ornon. Nous préférons nous économiser pour l’étape (terrible) qui nous attend le lendemain et assurer une voiture balai dans la vallée pour éviter à certains la remontée finale (300m de dénivelé) sur Ornon. Mon co-pilote et moi faisons quand même une dernière descente… de bière au bar de Villard-Reymond avant de dévaler l’autre en Kangoo fou !

A Ornon, nous ne serons pas trop de deux pour repérer dans ce village piétonnier le gîte des Filons, où nous attend Betty, hôtesse en transit entre les Pyrénées et l’Alsace (elle est revenue spécialement pour nous) qui nous annonce tout de go que le voisin à qui elle avait confié cette tâche a oublié de préparer repas et petits déjeuners pour le lendemain.

Ils vont être contents les copains.ines ! Mais rassurez-vous, la solidarité est de mise dans le coin et Arthur du Col d’Ornon a cuisiné pour nous en secours.

C’est toutefois épuisé.e.s que ceux.celles qui avaient eu la fierté de terminer cette longue étape sans voiture balai atteignent enfin le gîte. Et là… pas de « Monaco » : Arthur n’est pas le bon Dieu, que diable !

Betty, infirmière par ailleurs, semble plus émoussée par son rôle de gardienne de gîte qu’Emma Bovary. En  ce début de saison estivale, elle préserve ses vacances au détriment de l’accueil, même si sa présence, son contact, sa conversation sont au demeurant fort sympathiques. Peut-on le lui reprocher quand on connaît le quotidien des acteurs du corps médical ? L’empathie a ses limites.

Le petit déjeuner du lendemain, un peu frugal, risque toutefois de poser quelques problèmes au cours de la très longue étape (21 km) qui nous attend d’Ornon à La Morte (ça promet !). Mais il paraît que l’arrivée est en « descente »…


JOUR 3 :  ORNON - LA MORTE

Mardi 25 juin

     

Et voilà : « Jour 3 » ! Louane, sors de ce corps ! Finalement je me plais à vous résumer nos péripéties dans l’ordre chronologique. Peut-être que c’est ça aussi la randonnée itinérante : une succession d’étapes, émaillées d’événements mais aussi d’un quotidien à la récurrence génératrice de sensations, de quelque chose de fort qui mûrit dans le corps du randonneur au fur et à mesure que les jours passent. On dit qu’on ne trouve vraiment son rythme qu’au bout de trois ou quatre jours. Nous allons vérifier cet adage aujourd’hui. Non seulement l’étape allonge la distance mais nous allons passer au-dessus de 2000 m, contournant entièrement le Massif du Taillefer qui culmine à 2857 m (nous ne dépasserons pas les 2100m).

Aujourd’hui, je laisse le Kangoo à PA : à lui de connaître les joies du navigateur solitaire. Mais le malheureux a une navette de quelques 40 km avant de pouvoir venir à notre rencontre ! Pas grave, c’est la voiture qui porte le sac jaune « North Face » hors gabarit ! (Je ne vous ai toujours pas dit à qui il appartenait).

     

Après une magnifique montée ombragée coupant force torrents et cascades, le groupe atteint en moins de deux heures le plateau du Taillefer, où un écrin de lacs reflète les montagnes encore bien enneigées en ce premier jour de canicule. La différence de température se fait sentir et l’altitude crée des difficultés chez certains. Malgré notre entrainement, la chaleur rend plus difficile la progression. Mireille (qui nous a rejoints au soir de la première étape après des cousinades bien arrosées) n’hésite pas à plonger dans le premier lac venu. Je tente de l’accompagner mais abrège cette phase de triathlon, la température de l’eau n’excédant pas les 10°. Les autres se contentent de tremper les pieds ou d’en profiter pour shooter quelques clichés compromettants (qui ne seront que « petite bière » à côté de ceux de la dernière étape ! –décidément il va s’en passer des choses à la fin : restez avec nous jusqu’au bout !).

PA finit par nous rejoindre pour nous faire un récit hallucinant de la suite du parcours : «… pire que la Ste Baume… c’est plein de névés avec des pentes épuisantes… » Pas un peu marseillais, lui ? Il semble toutefois bien entamé et a monté pendant près de trois heures : cela devrait nous alerter.

Nous décidons de poursuivre ce parcours de lacs absolument magnifiques dans ce cirque de haute montagne, en faisant la halte de midi au refuge (gardé) du Taillefer où une tournée générale s’avère possible.

Il existe dans ce massif une tradition de bière locale qui gagne à être connue.

Mais pas à midi, par 30°, à 2000m d’altitude, en plein soleil ! Je frôle le malaise vagal  [5] (et non pas « vaginal », comme le qualifiera certain – non je ne balancerai pas !-)

Une fois dissipés les effets du Perrier et de l’Ice Tea, nous pouvons profiter à loisir du panorama des Ecrins au loin ou de l’ombre bienfaisante des yourtes montées par le gardien du refuge, et c’est frais (enfin plutôt chauds) et dispo que nous reprenons notre chemin, après nous être renseignés sur une variante plus tranquille pour éviter la « Passe de PA » (nom qui perdurera sûrement pour désigner ce passage terrible).

      

Quitter les sommets présente des inconvénients par temps de canicule. Au fur et à mesure que nous descendons, la chaleur devient insupportable. Heureusement nous trouvons un torrent salvateur pour plonger à nouveau, dans une eau tout à fait tempérée à présent.

Bientôt, nous atteignons le parking où nous retrouvons notre fidèle Kangoo. Croyez-moi si vous le voulez, mais après presque vingt kms de marche, les candidats.tes à la voiture furent légion et celle-ci fût sitôt remplie. Nominé.e.s pour la descente de 300 mètres jusqu’à La Morte : P.A., Mireille, Francis, Michel et… moi. Bon, 300 mètres de descente : une heure, pas la mer à boire ! Sauf qu’une heure plus tard nous recevons un coup de fil d’Alain en direct depuis l’arrivée : « Il semble que ça ne descende pas tout de suite, même que ça monte un peu… » Tu parles ! Comme si on n’avait rien remarqué ! Depuis une heure que nous sommes parti.e.s on n’a pas arrêté de monter !

Il y aura bien une descente mais on mettra deux heures pour gagner La Morte, station de l’Alpe du Grand Serre.

La Morte ! Cette commune porte bien son nom ! Une cité des quartiers nord de Marseille transplantée dans une vallée alpine avec tout ce qu’elle a d’horrible en matière de béton. Ici, la nature est cachée sous un bitume figeant la moindre beauté. L’horreur de la station touristique déserte entre la saison d’hiver et d’été. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on ne nous attendait pas : tous les magasins sont fermés, les restaurants aussi. On nous en indique un à 3 km, l’adresse : route du Désert à la Morte ! Le patron, un marseillais à l’accent à couper au couteau, perdu là on ne sait pourquoi (peut-être est-il en cavale ?) accepte (il est quand même sympa) de nous recevoir- nous serons les seuls- pour le repas du soir.

       

Car ce soir, pas d’hébergement avec hôte ou hôtesse. Nous sommes en gestion libre dans un gîte de béton peu reluisant de l’extérieur mais plutôt fonctionnel à l’intérieur. Seule particularité : dortoirs collectifs ! Bon, les filles elles sont trois, un dortoir collectif ça fait une chambre à trois comme d’hab’. Pour les garçons (5) et le couple (2) : tous ensemble ! Marie-Pierre et Alain, ça ne valait pas le coup de convoler ! Ce soir, ronflements pour tous ! Mais il n’y a pas de vrais ronfleurs…

Nous passerons tout de même une agréable soirée au restaurant du marseillais qui nous régalera, outre l’apéro, de brochettes copieuses et… de moules-frites, les moules, spécialité typiquement montagnarde, venant d’Argentine et les frites du congélateur (en hommage aux névés du Taillefer, je suppose). Ici on fait dans le bio et le local !

Mais une nuit à La Morte, au moins, ça promet d’être calme.


JOUR 4 : LA MORTE - RIF BRUYANT

Mercredi 26 juin

Nous sommes dix à attendre 8h30 que le « Sherpa » ouvre. Et oui, on poursuit notre quête du bio et de l’authentique dans cette station perdue des Alpes. A midi, boîtes pour tous.tes ! Thon, pois chiches, sardines… c’est ça aussi la randonnée : savoir faire des plats « gastro » avec des boîtes.

L’étape du jour sera courte : pas plus de 4 heures de marche. Comme les suivantes d’ailleurs. Alain a bien dosé le parcours. Les deux étapes qui viennent de s’écouler ont puisé dans nos réserves physiques. D’autant qu’à présent nous dépassons à peine les 1000 mètres d’altitude mais aussi fréquemment les 30°.

       

Au cours de cette journée paisible sur un chemin ombragé longeant la plupart du temps un torrent au bord duquel paissent paisiblement chèvres, moutons et bovins, nous retrouvons à midi Francis qui conduit le Kangoo. Il n’a pas eu le temps de s’ennuyer ayant croisé sur la route un troupeau de vaches qui ont repeint la voiture de bouse avec leurs queues. Malgré un lavage artisanal du chauffeur, le Kangoo dégage une bonne odeur de montagne quand je le récupère pour l’après-midi.

Nous nous rejoignons tous.tes au hameau des Mollards (encore un nom de lieu à l’attrait touristique évident), où nous abandonnons pour un soir notre voiture car le chemin d’accès au refuge de Rif Bruyant n’en permet pas le passage. Nous devrons donc prendre le strict nécessaire pour le couchage et porter le tout jusqu’au refuge. « Pas loin, 300 mètres » soutient Alain. Depuis hier, je me méfie des fins d’étape d’Alain. Et j’observe avec angoisse la présidente Martine (dont je suis le bodyguard attitré) qui présente quelques signes de fatigue en cette fin de chaude journée, ainsi que René qui attaque la remontée, chargé d’une énorme glacière blanche. PA, lui, n’a pas osé prendre son sac jaune « North Face » hors gabarit (hein ? mais non je n’ai pas balancé !) « Ça ne devrait pas monter beaucoup » soutient Alain. Ça a monté beaucoup. Pendant trois bons quarts d’heure, avec des pentes avoisinant les 20%. PA, entrainé pour les charges lourdes, devra délester la présidente dans le même temps que j’ai pitié de René et m’empare dans les derniers mètres de sa glacière (l’apéro est peut-être à l’intérieur ?).

Nous atteignons enfin le Rif Bruyant, un refuge magnifique tout en pierre, lové au bas de la vallée qui monte au Cairo, un autre sommet important du Taillefer. Le torrent (rif), effectivement très bruyant, côtoie le refuge dominé par de hautes crêtes formant un cirque de falaises et d’alpages. Le gardien du refuge -un jeune d’une trentaine d’années qui n’est autre que le maire du coin tout en étant le fils de son père qui est le véritable chef qui viendra nous faire à manger tout à l’heure- nous informe que la douche c’est… le torrent ! Et que plus haut il y a des baignoires naturelles pour se laver ou alors on branchera un jet sur le robinet. Bref, chacun se débrouillera, qui (les filles) pour les baignoires, les mecs préférant plutôt la douche-jet et moi… le torrent « nature ».

Ici aussi, dortoir collectif et pas de privilège pour les filles : tout le monde dort ensemble dans une très belle grange où les lits (double pour la plupart) sont en bois, les montants et les échelles n’étant autres que des branches entrelacées artisanalement. Un bien bel ensemble « bio » et « local ». Ici, la douche est naturelle, l’électricité solaire, les prises de courant inexistantes, le wifi ?... quoi ? Le seul problème : une chaleur torride dans les bâtiments où la pierre a accumulé la chaleur toute la journée. Mais le fils-maire du père nous assure que la nuit il fait frais. Il aura raison.

Nous devrons toutefois partager notre dortoir avec deux bruxellois égarés (le père et le fils) que j’avais croisés, hagards, sur la route dans l’après-midi. Pas très bavards les belges ; et couche-tôt. Yveline se chargera de leur souhaiter bonne nuit…

       

Le repas est une excellente surprise. Le « chef », Eric, qui n’est autre que le père du maire, est venu pour la nuit. Il aime parler de sa région, de sa ferme, de ses activités, de sa famille ; ils sont six à faire tourner l’exploitation : élevage (moutons, volailles…), cultures potagères, gîte, accueil de randonneurs, de groupes de mariage… Tout est proposé à partir de ce qu’offre la nature. Ils n’achètent pratiquement rien. Le menu l’atteste : laitue croquante, saucisse et gratin, tomme et gâteau au chocolat, tout « maison ». L’ensemble arrosé d’un petit pichet de rouge qui ne doit pas venir de bien loin. Nous passons un excellent moment aux bons soins d’Eric qui, après nous avoir montré à la jumelle les chamois dans la falaise au-dessus, nous conte avec passion et émotion la cohabitation de l’homme avec les animaux de l’Oisans. Il nous parle longuement du loup qui leur tue beaucoup de brebis –mais sans haine, ni violence contre cet animal, simplement il nous dit que le problème des loups qu’il y a ici vient du fait que justement ce sont des loups importés qui ne s’acclimatent pas bien d’où leur comportement de prédateurs incontrôlables- .

Eric nous raconte aussi l’aigle, capable d’emporter un chamois dans ses serres, de le laisser tomber ennuyé par les corbeaux qui le harcèlent, de chasser ces corbeaux puis de rattraper en plein vol le chamois en chute libre en un amorti royal. Il nous explique les loups qui attaquent les moutons au côté et ne prélèvent que les meilleurs morceaux tandis que le lynx du Taillefer, lui, tue sans bruit par un assaut silencieux à la gorge et là où le loup va paniquer un troupeau entier capable de se jeter dans le vide, le lynx tue en silence au milieu du troupeau qui ne se rend compte de rien.

Eric pourrait se plaindre de ces attaques de prédateurs. Elles lui posent problème, bien sûr, mais ici on comprend le monde sauvage. Parce qu’on vit avec lui.

Il nous raconte enfin Pépette, ce sanglier orphelin qu’il a recueilli, devenu un membre de la famille, et que « l’administration » est venue froidement assassiner chez lui à coups de revolver lorsqu’il a été dénoncé pour possession d’animal sauvage…

Qu’est-ce qui fait le plus froid dans le dos : le loup, le lynx ou l’aigle qui tuent pour survivre, ou l’homme aveuglé par ses règles, étrangères à l’ordre naturel des choses, et qui veut commander à la nature qui s’offre pourtant à lui ?

Je suis heureux d’écouter Eric : il parle calmement, sans jugement, sans chercher à convaincre. Il raconte. Ce qu’il voit. Ce qu’il fait.

Mes fausses certitudes de citadin tombent dans l’air du soir qui fraîchit.

          

Un cri interrompt la quiétude du crépuscule : Yveline vient de rater une marche dans le dortoir. Elle n’a pas voulu allumer pour ne pas réveiller les belges couchés avec les poules. Eh bien là, ils le sont ! Réveillés. Yveline s’est fait une belle entorse. Pourra-t-elle marcher demain ? Rien n’est moins sûr.

Nous rendormons les belges et allons nous coucher.

Sauf ceux et celles qu’Eric entraîne tard dans la soirée autour d’une dégustation de génépi…


JOUR 5 : RIF BRUYANT - VALBONNAIS

Jeudi 27 juin

Nous étions prévenus : cette avant-dernière étape sera courte mais chaude. Nous naviguons autour de 1000 mètres d’altitude et la canicule empire. D’autant qu’Alain nous laisse grimper un col très raide et en plein soleil, s’occupant pour sa part de la voiture suiveuse et d’Yveline qui va mieux mais s’abstient. Peu de nouveautés marquantes au cours de cette étape, si ce ne sont des champs de fleurs toujours étonnantes, comme ce parterre entier d’ancolies. De nombreux papillons volètent aussi dans la chaleur de midi, me faisant définitivement regretter l’absence d’un objectif macro. À l’heure où la planète a perdu 70% de sa faune, ce tour du Taillefer redonne l’espoir et donne envie de se battre pour nos animaux, domestiques ou sauvages. Le randonneur « Amitié & Nature » n’est aucunement un consommateur de randonnées, il est un admirateur de la nature de laquelle il devient le guetteur bienveillant. De retour à la ville, il devra témoigner, par les photos qu’il ramène, évitant la cueillette, par les paysages traversés ancrés au fond du souvenir, je l’espère aussi par ce type de compte-rendu qui a pour fonction de rappeler, certes, mais aussi d’assurer la transmission.

      

Après un pique-nique rapide dans un sous-bois ombragé mais surchauffé, une très belle descente dans la forêt et une fontaine bienveillante jalonnent notre chemin jusqu’à Valbonnais où dans notre Auberge du Chaudron Bleu, nous retrouvons la civilisation et les « Monaco ».

L’Auberge du Chardon Bleu, au centre du village de Valbonnais, en bord de route qui monte au col d’Ornon, est le seul hôtel dans lequel nous faisons étape. Ici, pas besoin de duvet, ni de sac à viande, des lits doubles aux draps frais nous attendent. Oui, mais trop de lits doubles, justement ! S’il n’est pas difficile de partager une chambre, un dortoir, il n’est jamais évident de partager un lit. Sauf pour les couples (encore !). Quoique.

La terrasse que nous avons en commun à toutes les chambres ouvre à 180° sur la montagne. Je décide donc de dormir seul face aux étoiles à venir, sur une chaise longue. Une couverture et mon sac à viande feront office de matelas de fortune, pas besoin de duvet, la température nocturne avoisinera les 20°.

Le chef « Guy » (c’est brodé sur sa veste de chef) nous reçoit dans son bistrot de village tout à fait banal. La salle de restaurant à l’arrière présente l’efficacité d’un lieu destiné à accueillir une communion ou un congrès de cyclistes amateurs qui « font » le col le lendemain. Longues tables en enfilade, baie vitrée ouverte sur la montagne ; pas mal mais chaud ! Très chaud ! Au mur les diplômes du chef : « meilleur ouvrier de France »… dans la restauration ? Qu’est-ce qu’il fait là, alors ?

Nous avons eu la (bonne) surprise de retrouver Hubert et Sylvie venu.e.s faire la dernière étape avec nous. Ils partageront notre repas, un repas dont Mireille se souviendra longtemps. Car Guy a une spécialité : la cuisine à l’alcool ! Il décline les degrés dans tous ses plats : mousse de saumon au vin blanc, tourte à la viande au vin rouge, nougat glacé au rhum ! De solides plats d’hiver bien chauds (sauf le nougat que le rhum réchauffe toutefois) pour nous remettre de notre journée et nous préparer à l’ascension (inexistante) du lendemain. Ho ! Guy ! On ne fait pas de vélo, nous !

Je pense que Guy a gagné le concours de MOF avec ce menu et il le répète à l’infini, été comme hiver. N’est pas créateur qui veut.

  

Je suis heureux du petit air frais qui envahit ma terrasse la nuit venue. Je m’endors, serein, veillé par la course imperturbable de l’étoile du Berger.


JOUR 6 : VALBONNAIS  - LE PERIER  (Les Daurens en voiture)

vendredi 28 juin

Cette dernière étape (3h de marche) ne présente en apparence que peu de surprises. Comme les Champs-Elysées pour le Tour de France. Tout est dit. Elle nous permet de boucler la boucle et de revenir à notre point de départ. Elle fut pourtant riche en imprévus.

         

Alain avait eu la bonne idée de nous faire remonter la vallée en suivant un canal d’irrigation bordant un agréable sentier ombragé. Pour mes camarades qui parcoururent avec moi il y a un mois les montagnes de Madère, nous nous serions crus revenus au bord des fameuses « levadas », canaux d’irrigation dont l’origine remonte au XV° siècle sur l’île portugaise. Notre progression, facilitée par le cours à plat de ce canal, nous permet de retrouver régulièrement Sylvie, qui nous suit par la route avec le Kangoo. La journée étant toujours aussi chaude, nous nous arrêtons plusieurs fois au bord de l’eau, stations qui donnent lieu à des scènes - que la morale réprouve- de douches, jacuzzis et spas dans les torrents. Lecteur.trice, je te sens frustré que je n’en dise pas plus sur ces scènes dignes des plus grands mythes liés au dieu Pan. Les photos que tu trouveras sur le site du club parleront. La seule chose que je puisse te dire est que ces séquences à la licence douteuse impliquent les hautes sphères du club, passées et présentes, que l’on croyait pourtant exemptes de tels comportements ! Et si je dus moi-même me mouiller pour participer à ces bacchanales, ce fut avant tout pour confondre les coupables, en bon lanceur d’alerte des AN que je suis. La pause de midi fut pour moi  interminable, entraîné à l’insu de mon plein gré dans une folle débauche par des bacchantes déchaînées poussant même le vice à faire semblant de perdre leurs chapeaux dans les torrents afin que je « plongeasse » dans les flots en furie pour récupérer les couvre-chefs en perdition ! Lecteur.trice, tu sais à présent à quoi t’attendre si tu comptes participer à une randonnée itinérante : la fatigue, la chaleur, la promiscuité durant une semaine peuvent t’amener à payer de ta personne ; là est le sens de « Amitié » dans « Amitié et Nature ».

Je parvins toutefois à calmer les ardeurs de toutes et nous pûmes reprendre, lessivé.e.s, le chemin pour parvenir en une petite heure au Périer, notre point de départ, où une dernière surprise nous attendait.

         

Nous avions laissé nos voitures, comme je l’ai dit au début, sur un parking « randonneurs ». Au retour, chacune avait sur son pare-brise un petit mot personnalisé écrit à la main (maréchaussée rurale a les moyens qu’elle peut) que je retranscris ici dans leur intégralité :

« Prière de passer à la mairie pour régler votre place de stationnement au-delà de 48 heures  - La Maréchaussée »,

Sur la voiture de René, « très spacieuse »: « Les voitures spacieuses ne bénéficient pas du tarif journalier de base – La Maréchaussée »,

Et sur celle de PA : « Vous êtes stationnés sur un emplacement de parking à l’ombre dont le tarif est doublé – La Maréchaussée »

Comme quoi le racket au stationnement n’est pas une spécificité de la métropole marseillaise. Nous crûmes tous à cette mauvaise surprise, certain y croit peut-être encore. Lecteur.trice, dont, j’espère, je réussis à exciter la curiosité par ce récit, je te laisse déduire qui pouvait bien avoir poussé la « maréchaussée » à de telles exactions.  [6]

Ce conflit municipal évacué, un dernier « Monaco » avalé, un ultime détour (en voiture) par la spectaculaire cascade de Confolens et nous gagnons notre dernier gîte, La Boussole, dont Emmanuelle a fait un très beau lieu de rencontres de nature et de culture, elle-même écrivaine, botaniste et randonneuse qui accueille de nombreux stages dans ce lieu. Elle nous régalera d’un repas aux produits de région (soupe aux légumes de saison, ravioles aux épinards, faisselle aux fruits rouges). Une belle conclusion, qui donne envie de revenir (ce n’est qu’à 3 heures de Marseille), pour cette semaine organisée de main de maître par nos trois « responsables » dont notre spécialiste des cartes, Alain, qui, discrètement, modestement, a su nous guider sans bruit à la découverte des richesses naturelles du Taillefer.

Oui, Alain, tu mérites bien le surnom de « Lynx du Taillefer ».

 

Jacques                                               


 

NOTES :

 [1] Cette ligne de texte témoigne à quel point l’écriture inclusive dans ce genre de récit risque non seulement d’alourdir celui-ci mais aussi de demander une dextérité dactylographique qui manque considérablement au minuscule auteur que je suis. C’est la raison pour laquelle je ne continuerai pas l’écriture inclusive ici, au risque de m’attirer les foudres du genre féminin des AN. Mais notre présidente étant du sexe féminin et, soutenant fortement sa réélection prochaine, je prétends ainsi ne pas être accusé de sexisme. (Bon il faut que je quitte cette note pour revenir à un VRAI compte-rendu…)

 [2] Je me suis décidé à rajouter cette chronologie après avoir écrit le « Jour 3 » trouvant que finalement ce serait bien de décrire l’itinéraire.

 [3] Je suis finalement incorrigible avec l’écriture genrée mais il me semble impossible de ne m’adresser qu’aux hommes.

 [4] Idem note 2

 [5] Le malaise vagal (puisque nombre d’entre vous m’en ont demandé les causes, effets, etc. ce que je m’empresse de vous donner étant un spécialiste mondial du « vagal » : j’en ai fait en France, en Grèce, sur l’Aubrac, dans les Alpes… - maintenant je contrôle-), le malaise vagal, donc, survient après un effort, par forte chaleur, lorsque le fait de manger crée une pression au niveau de l’estomac sur le nerf vagal, ralentissant ainsi brusquement les battements du cœur ce qui entraine une possible syncope aussi brève et soudaine que bénigne. Circonstance aggravante : la consommation d’alcool. No comment.

 [6] Bon, je te donne un indice : qui pouvait bien avoir approché nos voitures à part nous, si ce ne sont « celui.celle » qui nous avaient rejoints à Valbonnais ?

 


Itinéraire et étapes


 

[Photographes : Martine, Mireille, Hubert, Alain ]

 Photos du jour 1

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 Photos du jour 2

En plus des photos ci-dessous, vous pouvez profiter des trés belles prises de vues de Philippe [ cliquez ici ]. Philippe (un ancien AN) et son épouse Francette sont venus de la région grenobloise spécialement pour cette journée.

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 Photos du jour 3

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