Mini croisière des AN

Dimanche TREIZE avril. Nous n’avons pas beaucoup de chance : à dix heures, à la Tour Fondue, seuls Martine et Norbert embarquent. Christiane est prisonnière dans sa résidence à Marseille et les autres tournent dans la ville de Hyères dont les routes sont bloquées par un marathon. A onze heures trente, sur l’île de Porquerolles, Valérie A, toujours très calme, réunit enfin ses TREIZE participants… non douze, ouf ce n’était qu’une erreur !

Nous traversons le village encombré de piétons et de véhicules divers puis cheminons vers l’ouest très lentement car malgré l’heure tardive Marie-Hélène et sa frangine ne sont toujours pas réveillées. Nous nommons tous les végétaux que nous rencontrons1… Au bord du chemin, des champignons visqueux rouge-corail en forme de cages, attirent particulièrement notre attention : il s’agit de clathrus ruber, dits cœurs de sorcière ou lanternes du diable. Kamil, notre ami russe, pas dégouté par leur déliquescence, demande si ça se mange !

Nous longeons la plage d’Argent puis retournons sur la piste touristique bordée d’asphodèles. Valérie, aventureuse, opte ensuite pour un parcours plus sportif. Premier essai vers la Pointe du Bon Renaud infructueux : les grillages militaires nous arrêtent. Deuxième essai vers le Cap Rousset réussi : nous pouvons crapahuter un bon moment sur la côte rocheuse et atteignons la Calanque du Maure.

Là, sur un splendide balcon naturel surplombant une mer turquoise, nous envisageons de prendre notre repas. Mais des volatiles2 enragés nous en dissuadent. En braillant, ils fondent sur nos têtes, griffes et becs menaçants. Nous nous rabattons sur une roche escarpée, dorée de micaschistes scintillants bien aiguisés, sur lesquels je laisse le fond de mon pantalon.

Juste le temps de sortir nos gamelles, déjà Géraldine s’arme d’un masque et d’un tuba et explore les fonds marins. Pour Kamil et pour les progrès de la science, elle prélève une arapède, un bigorneau et un oursin. Après la dégustation de l’oursin, des muffins (préparés avec amour par Géraldine) et autres chocolats et friandises, nos estomacs nous conseillent de quitter la côte et rejoindre la route touristique.

A la Pointe Sainte Anne, Bernard mitraille de photos un goéland qui couve au milieu d’un tapis de fleurs épanouies de griffes de sorcières3. Nous faisons le tour du fort du Grand Langoustier construit en 1635  sur ordre de Richelieu et récemment restauré.

Nous devons maintenant penser au retour. Après étude de la carte, échange de mimiques comprises d’eux seuls, Valérie et Bernard nous entrainent à travers les fourrés denses du maquis. A une intersection, sous un eucalyptus géant, Marie-Hélène et sa frangine négocient leur retour direct au village. Les autres continuent entre maquis d’arbousiers et vignobles. Nous n’avons malheureusement pas le temps de visiter le verger4 riche de plus de sept cent arbres fruitiers de variétés locales oubliées.

Le long de la dernière ligne droite nous admirons des mimosas en fleurs, des fleurs jaunes à feuilles de  trèfle5, de hauts épis bleu électrique6, des oiseaux de paradis…

Le glacier expose ses sorbets à tous les parfums possibles, imaginables et inimaginables. Chacun en trouve deux à son goût.

Nous rejoignons l’embarcadère enivrés par les magnifiques paysages de cette île mi sauvage, mi cultivée.

Michèle B.

1 – 2/3 de la surface de l’île = zone forestière.Pin d’Alep, pin maritime, chêne vert, chêne liège, olivier sauvage. Maquis de bruyères, arbousiers,  maquis de genévriers de Phénicie, lentisques, myrtes…

2 – Il s’agit de goélands leucophée surnommés gabians (envergure 150 cm environ, bec et pattes jaune orangé) et non de mouettes rieuses (envergure 100 cm environ, bec et pattes rouge foncé).

3 – Carpobrotus aff. acinaciformis (fleurs roses) et carpobrotus edulis (fleurs jaune pâle). Plantes introduites d’Afrique du sud en Europe dès 1680, naturalisées et parfois  invasives sur les côtes du littoral méditerranéen. Elles résistent aux embruns salés et peuvent éliminer la végétation autochtone.

4 – Collection unique d’arbres fruitiers gérée par le conservatoire botanique méditerranéen qui dispose également d’une banque de semences de plus de 2000 espèces de plantes dans un but de conservation de la biodiversité.

5 – Oxalis cernua

6 –Echium candicans. Les fleurs sont identiques à celles de la vipérine vulgaire (echium vulgare) mais sont regroupées en épis.

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