Sortie du dimanche 13 février

Marseille intra-muros

  Visite d’une maison écologique et bioclimatique  

                            

 


Qu’est-ce qu’une maison écologique et bioclimatique méditerranéenne :

Une maison écologique et bioclimatique Méditerranéenne est avant tout une maison économe en énergie, qui recherche la meilleure adéquation avec le lieu et le climat.

Habiter en Provence, c'est aussi habiter avec le climat. Une maison bioclimatique cherche à tirer parti des éléments naturels, de la course du soleil ou de la topographie, pour réduire les besoins en chauffage ou en rafraîchissement.

L'architecture bioclimatique est avant tout une architecture économe en énergie. Elle se fonde sur une approche globale et sur des principes simples et de bons sens pour garantir le confort des habitants en toute saison, du choix du terrain, jusqu'à la conception architecturale.

Concevoir une maison bioclimatique en Méditerranée, c'est composer avec un pays de contrastes. Des étés chauds et secs et des hivers doux et humides, des vents forts et un ensoleillement intense.

Le récit qui va suivre va rendre concrètes les notions déclinées dans cette définition de l’habitat méditerranéen écologique et bioclimatique.

Mireille                               


 

La plume est à Marie-Pierre :

Ce dimanche 13 février une randonnée urbaine dans le 12e arrondissement de Marseille avec visite d'une maison individuelle écologique a été prévue par Mireille. Excellente initiative, puisque le lieu de rendez-vous est fixé dans mon quartier, presque sous mes fenêtres et qu'il me faudra moins de trois minutes pour m'y rendre.

Le groupe des AN presque au complet est là. Seul Robert tributaire des transports en commun (c'est dimanche et en période de vacances scolaires les bus sont rares) devra se débrouiller avec le GPS de son téléphone pour nous rejoindre.

Petite marche de 30 minutes pour arriver à 10 heures précises à l'entrée de la campagne « la Bédouïde » où se niche la pépite que nous allons visiter. En provençal, la Bédouïde est le nom de l'alouette des champs.

Cette campagne de 7 ha appartenait à l'origine à une seule famille. Petit à petit, les parcelles se sont construites, se sont divisées et actuellement il semblerait qu'il n'y aurait plus aucune possibilité de s'y installer.

Annick et Philippe nous accueillent devant une magnifique maison en bois entourée d'arbres, des feuillus, qui en cette saison ne font pas d'ombre à la façade plein Sud. Nous avons l'impression d'être sur un îlot sans la vue sur les autres riverains.

Les heureux propriétaires ne semblent pas inquiets par le nombre (nous sommes 26 !), habitués qu'ils sont à proposer bénévolement des visites destinées à sensibiliser à la conception écologique de leur maison.

Le site qui lui est consacré :  https://labedouide.net

La visite se fera en deux temps. Annick avec un groupe à l'extérieur, Philippe à l'intérieur avec le deuxième groupe.

Le jardin potager, peu fourni en cette saison, est agencé en plusieurs carrés délimités par des planches. D'après Annick, les planches évitent l'invasion des chenilles !

Sur le côté du bâtiment, les eaux grises (douche, machines à laver, évier) sont récupérées puis traitées par phytoépuration, et terminent leur course dans une mare avec papyrus et autres plantes.

Elles sont réutilisées pour l'arrosage du jardin.

Une citerne recueille les eaux de pluie qui servent à l'arrosage et à l'alimentation des chasses d'eau.

Trois bacs à compost récupèrent les déchets végétaux dans l'un, les déchets des toilettes sèches dans un autre. Dans le troisième,  le bon compost obtenu sert d'engrais aux plantes qui prospèrent dans le jardin.

Sous le hangar est stocké du matériel de jardinage et de menuiserie ainsi qu'un broyeur collectif , utilisé par une dizaine de propriétaires de la campagne.

La visite des extérieurs est maintenant terminée. Philippe nous fait l'honneur de l'intérieur.

La maison est à ossature de bois douglas (origine France), mais le bardage en red cedar est importé du Canada. Pas très écologique certes, mais imputrescible ! Philippe s'en excuse, mais a pris le parti de le laisser vieillir sans traitement.

Les autres matériaux utilisés ont été sélectionnés pour leur faible impact environnemental, beaucoup de planches, planchers ou ferrures de récupération destinés initialement à la décharge et différents isolants issus du monde végétal.

Nous avons eu droit à de longues explications sur la conception et la fonction de la véranda : serre chaude en hiver, brise-soleil orientable selon les saisons, ouvertures dans les parties hautes et basses pour la circulation de l'air en hiver ou en été.

La production d'eau chaude provient de deux capteurs solaires thermiques installés l'un sur le toit, l'autre sur une terrasse.

Les toilettes sont de deux sortes : à chasse d'eau ou toilettes sèches avec sciure et copeaux.

À l'étage, la chambre parentale et la salle de bains ont au sol des dalles de liège qui absorbe l'humidité.

Quelques « unes » parmi les AN ont même  posé des questions à ce propos…

En conclusion, la conception de cette construction vise à réduire les consommations énergétiques et à la rendre la plus autonome possible.

La philosophie des propriétaires est de contribuer même à faible dose, comme le colibri de Pierre Rabhi, à la préservation de la planète.

Pour ma part, je pense que de bonnes ondes doivent se dégager de cette maison, il doit faire bon y vivre. Je verrais bien dans la véranda, une méridienne sur laquelle je profiterais en hiver du soleil frappant les larges baies vitrées, laissant mon regard errer sur le jardin… 

Et je me mets à rêver…

Nous quittons la Bédouïde à midi pour nous diriger vers le parc de la Moline où nous allons pique-niquer.

 Nous nous installons sur les gradins du théâtre de verdure où aucun acteur n’est venu nous offrir de spectacle !

Ce n'est pas la grosse chaleur (!…) et nous n'avons pas envie de nous  attarder dans ce parc construit sur la fameuse L2.

Sous la houlette de  ceux qui connaissent bien le quartier, (Alain et moi qui l'avons arpenté pendant les restrictions horaires et kilométriques des confinements successifs), tout en suivant les marques rouges et jaunes du GR 2013, nous arrivons sur la promenade du Canal dont une partie aménagée et couverte va de Saint Julien aux Trois-Lucs.

De magnifiques propriétés très arborées sont destinées à être achetées par les promoteurs qui n'ont aucun état d'âme pour couper des cèdres centenaires et des forêts de pins et pour y implanter des immeubles plus ou moins réussis dans le paysage autrefois campagnard de ce 12e arrondissement.

Nous faisons une petite rallonge jusqu'au monastère de la Serviane. Des religieuses y sont en prière dans la chapelle.

Cette randonnée du dimanche va se terminer par la traverse du Maroc. C’est bien d’une traverse dont il est question ici : route très étroite entre des maisons aux hauts murs contre lesquels  nous devons nous plaquer pour laisser passer les voitures. Quelqu’un de notre groupe a très justement dit que les riverains devaient acheter leur SUV ou 4/4 en fonction de la largeur de la traverse !

Petite incursion dans l'impasse du même nom pour montrer l'emplacement et l’enseigne de « la Sicile Authentique » (vente de produits siciliens et traiteur) évidemment fermée le dimanche. Certains ont trouvé ce détour inutile !

Retour à la case départ, il doit être environ 16 heures,  tout le monde a envie de rentrer chez soi !

Merci Mireille, j’ai beaucoup apprécié cette randonnée peu banale.

Marie-Pierre